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New York, USA, Chelsea hotel, fin d’un époque…

Publié le par Jean-Michel Cravy

Joni Mitchell, Jefferson Airplane, Leonard Cohen, Bob Dylan et bien d’autres encore ont chanté le Chelsea hotel. Un mythe, une légende, un symbole de la New York bohème, beatnik…

C’était avant. Avant que ce refuge d’artistes, impécunieux et en quête de reconnaissance avant que de connaître (peut-être) la gloire et l’argent, soit transformé en hotel de luxe pour touristes friqués.

Le quartier de Chelsea, jadis déshérité, émaillé de petites garages et de hangars désaffectés, fréquenté par une faune interlope, se boboïse inéluctablement, et le Chelsea hotel ne sera plus jamais comme avant. Pourtant, le gestionnaire du Chelsea depuis les années 50, Stanley Bard, n’était pas particulièrement un philanthrope. Son but, selon son propre aveu, a toujours été de « faire du fric ». Ce qu’il fit. Mais avec la manière, et en privilégiant toujours la « value » à la « money ». La valeur des artistes qui débarquaient chez lui, la valeur de l’amitié qu’il leur portait, espérant seulement être un jour payé de retour. Et il le fut toujours…

Impossible de citer tous ceux qui ont, un jour ou l’autre, trouvé refuge au Chelsea hotel. Beaucoup d’illustres inconnus et qui le sont restés. Mais aussi le fameux poète Dylan Thomas (mort là en 53, après avoir battu son record personnel, 18 whiskies de suite…), Arthur Miller, Leonard Cohen, Milos Forman, Jack Kerouac, Tennessee Williams, Bukowski, Allen Ginsberg, Janis Joplin, Bob Dylan, Tom Waits, Sartre, Beauvoir, Piaf, Cartier-Bresson, Jason Pollock, et tant d’autres…
Mais voilà. Stanley Bard, à 74 ans, a été débarqué l’an dernier par le conseil d’administration. Le syndicat de propriétaires a décidé d’en finir avec cette situation atypique, insupportable, et de transformer le mythique Chelsea hotel en banale usine à touristes…

La normalisation est en marche… Quelques « habitants », artistes maudits, buveurs invétérés, font encore de la résistance en déployant des banderoles vengeresses « bring back the Bards » qu’on peut traduire littéralement par « rendez-nous les Bards » (le père, Stanley, et son fils David, mais aussi « rendez-nous les artistes »… Pour combien de temps ?

Je ne peux que vous inciter à lire le remarquable article que Sylvain Cyper a publié sur le sujet dans le Monde2 en 2007, qu'on peut retrouver intégralement ici : link
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